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Critique et prospective

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Ceci suppose que les analystes financiers et les investisseurs soient sensibles à

ces variations et ne les pondèrent pas par d’autres facteurs, tels que le niveau

de risque encouru par l’entité. L’évaluation à la juste valeur peut effectivement

avoir un effet sur le comportement des différents acteurs économiques. Il con-

vient toutefois de noter qu’une grande majorité d’entreprises présentant leurs

comptes en IFRS continue d’évaluer leurs immobilisations corporelles et incor-

porelles à leur coût.

Le recours à la juste valeur contribue à accroître la volatilité du résultat net et/ou

du résultat global total

. Les variations de justes valeurs étant constatées soit en

résultat (pour les immeubles de placement, les instruments financiers à la juste

valeur par le biais du compte de résultat, les actifs biologiques, la production

agricole), soit en autres éléments du résultat global (pour les immobilisations

corporelles et incorporelles et les actifs financiers disponibles à la vente), le

résultat et le résultat global total sont, de fait, plus volatiles.

L’important est de savoir si cette volatilité est justifiée économiquement, si elle

a un impact sur le comportement des acteurs et si elle doit être annoncée ou

cachée aux lecteurs des comptes.

Le recours à la juste valeur (et l’absence d’amortissement des goodwills) contribue

à distribuer des dividendes non encore réalisés

. En France, seuls les comptes con-

solidés des sociétés cotées sur un marché réglementé et de celles, non cotées,

qui ont opté, sont établis selon le référentiel IFRS. Les dividendes n’étant pas

prélevés sur les résultats consolidés mais sur les résultats sociaux (même si la

connaissance des résultats consolidés peut influer sur les montants distribués),

cette critique est discutable.

Par ailleurs, toutes les variations de justes valeurs ne sont pas comptabilisées

en résultat net. Certaines sont enregistrées en autres éléments du résultat glo-

bal. Si les goodwills ne sont pas amortissables, leur dépréciation doit être cons-

tatée par le biais du compte de résultat et de manière définitive.

3)

Le fait de privilégier les apporteurs de capitaux se fait

au détriment des autres parties prenantes à l’information

financière

Le fait de pouvoir présenter une analyse des charges comptabilisées dans le

résultat par fonction et non par nature prive le lecteur des états financiers, en

particulier les salariés, de la possibilité de calculer la valeur ajoutée de l’entité

et de déterminer sa répartition. Il convient de rappeler que la présentation

des charges par fonction nécessite toutefois la communication dans les notes

annexes du montant des charges de personnel et des dotations aux amortisse-

ments.