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Parution: septembre 2018

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Pourquoi et comment se lancer dans le marketing et la communication ?

325. Le marketing et la communication sont des territoires souvent méconnus des cabinets et cela s’explique aisément. Jusqu’à une période récente, les cabinets bénéficiaient d’une clientèle captive motivée par le respect de ses obligations légales. Par ailleurs, les études d’expertise comptable n’abordent quasiment pas ces disciplines et ne sensibilisent donc pas les futurs experts-comptables aux enjeux et aux fondamentaux de ces disciplines. Et puis, surtout, ne nous voilons pas la face, la mission comptable était (très) rentable. Autrement dit, les cabinets n’avaient aucun besoin de communiquer. Sans compter que la forte culture libérale de la profession considère souvent toute promotion comme dégradante. Finalement, dans ce monde sans communication, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes…

À noter

On ne parle, dans ce chapitre, que de communication externe.

Mais tout ça, c’était avant la révolution numérique, une révolution qui intervient à une époque de baisse de la rentabilité de la mission traditionnelle. Ce tsunami digital a notamment deux impacts majeurs sur la profession : l’apparition de solutions informatiques innovantes qui vont bouleverser le modèle économique des cabinets et la modification des comportements et des usages des clients. Grâce (ou à cause du) au numérique, les clients sont en effet de plus en plus informés, de plus en exigeants et, in fine, de plus en plus volatiles.

Pourquoi et comment se lancer dans le marketing ?

326. Les cabinets n’ont donc plus le choix, ils doivent communiquer. Mais la communication n’est que le dernier étage de la fusée. Rappelons que l’objectif essentiel de la communication est de faire connaître au public les spécificités du cabinet qui le différencient de ses concurrents.

Autrement dit, pour communiquer efficacement, il faut impérativement avoir défini un projet et formalisé une offre de missions cohérente et structurée. Rien n’est plus dévastateur, en effet, que de se lancer dans des actions de communication et de promotion de ses missions, sans les avoir préalablement organisées de façon claire pour ses clients et ses prospects (et, naturellement, sans s’être assuré que ces missions étaient bel et bien attendues par le marché).

Pour communiquer efficacement, il faut impérativement avoir défini un projet et formalisé une offre de missions cohérente et structurée.

Au fait, c’est quoi concrètement le marketing ?

Le marketing, kézaco ?

327. Si on décompose le terme marketing, sa racine « market » signifie marché et son suffixe « ing » implique une action dynamique d’aller vers, autrement dit c’est l’action d’aller vers le marché.

De très nombreuses définitions du marketing existent. Pour notre part, nous avons retenu celle-là : « Le marketing est l’ensemble des méthodes utilisées par une organisation pour influencer le comportement de ses publics cibles dans un sens favorable à la réalisation de ses propres objectifs ». Pour une entreprise, l’objectif est d’inciter les clients ou prospects à acheter ses produits ou services plutôt que ceux de la concurrence.

Autrement dit, le marketing attire l’attention du client sur la valeur que va lui apporter le produit ou le service. Le marketing est donc différent de la communication, car cette dernière s’attache à promouvoir l’image et la notoriété de l’entreprise et non ses produits.

Le marketing n’est pas une science mais une méthodologie avec une démarche structurée. Notons enfin que le marketing soutient la fonction commerciale de l’entreprise en réalisant différentes actions pour l’aider à développer les ventes.

Le marketing attire l’attention du client sur la valeur que va lui apporter le produit ou le service. Le marketing est donc différent de la communication.

Quels sont les principaux objectifs du marketing ?

328. Très concrètement, le marketing doit répondre à cinq objectifs principaux :

• connaître et analyser la demande des clients ;

• planifier et développer les produits ou services ;

• communiquer des informations sur les produits ou services ;

• organiser la commercialisation ;

• assurer la satisfaction et la fidélisation des clients.

En quoi consiste le marketing pour les cabinets d’expertise comptable ?

329. Il n’y a pas plusieurs types de marketing : il n’y en a qu’un, car c’est avant tout une méthode qui s’adapte à des situations très diverses. Le marketing des cabinets est toutefois un marketing particulier. Il s’adresse essentiellement à des entreprises. Il s’adapte aux particularités des services proposés par les experts-comptables, à savoir des services immatériels et intellectuels. Et il propose des moyens respectant les contraintes liées à la réglementation de la profession.

Qu’est-ce que le marketing BtoB ?

330. Le marketing des cabinets d’expertise comptable est un marketing BtoB (Business to Business ou marketing industriel). Celui-ci a pour finalité de convaincre une cible d’entreprises, contrairement au marketing BtoC (Business to Consumer), qui est un marketing destiné à convaincre une cible de consommateurs finaux.

Le marketing BtoC s’adresse à un consommateur individuel qui prend ses décisions d’achat seul (même s’il peut être parfois influencé par ce qu’on appelle les prescripteurs : son conjoint, ses enfants…).

Le marketing BtoB s’adresse à des entreprises, c'est-à-dire souvent à des décideurs collectifs. Les prises de décision sont plus complexes au sein des entreprises, compte tenu du nombre d’acteurs qui peuvent intervenir dans la décision et le choix du prestataire.

Le marketing des cabinets d’expertise comptable est un marketing BtoB (Business to Business).

Quelles sont les caractéristiques du marketing BtoB ?

331. L’une des principales caractéristiques du marketing BtoB est qu’il s’adresse à un nombre plus réduit de clients et prospects. Le marché du BtoB est plus étroit que celui de la grande consommation. Cette restriction implique une approche marketing de proximité reposant sur une relation commerciale plus forte et plus directe.

L’acte d’achat en BtoC repose souvent sur une décision individuelle, qui peut être impulsive et irrationnelle. A contrario, la rationalité est une caractéristique forte du marketing BtoB. Les décisions d’achat en BtoB obéissent en effet à un processus plus rationnel, car elles doivent être justifiées dans l’entreprise par une argumentation logique.

Les acheteurs en BtoB sont également plus avertis que les consommateurs individuels. Aujourd’hui, nous faisons tous des recherches comparatives, notamment sur internet, avant d’acheter un nouveau réfrigérateur ou un nouvel ordinateur. En marketing BtoB, les acheteurs vont souvent au-delà. Ils se renseignent auprès de leurs pairs, rencontrent les prestataires, font parfois appel à des consultants pour les aider à choisir… L’évolution du comportement des consommateurs en marketing BtoB s’est orientée vers une exigence renforcée en termes d’informations et de contenus. Pour y répondre, le marketing BtoB doit encore plus valoriser le savoir-faire et la compétence qu’en marketing BtoC.

Enfin, une dernière caractéristique différenciatrice du marketing BtoB repose sur la gestion de la relation client. Cette dernière y occupe une place toute particulière. En effet, sur le marché des entreprises, le service est perçu comme un critère fondamental du choix. Dans ces conditions, seule la valeur apportée au client permet de sortir son épingle du jeu face à ses concurrents. La valeur perçue par le client est donc primordiale en BtoB. Cette valeur perçue repose notamment sur les performances techniques du service et le rapport qualité / prix, mais aussi sur les conditions de réalisation du service, la prise en compte des besoins spécifiques…

Autrement dit, le marketing des cabinets d’expertise comptable doit « sacraliser » cette relation client, en la plaçant au cœur de toute la démarche marketing.

La valeur perçue par le client est donc primordiale en BtoB.

Comment faire du marketing quand on est expert-comptable ?

332. Au-delà des spécificités du marketing BtoB, le cabinet qui se lance dans le marketing doit faire face à quelques difficultés supplémentaires propres à son activité.

Pour commencer, la majorité des chefs d’entreprise font appel à un expert-comptable pour les aider à remplir leurs obligations légales. Ils n’ont pas le choix. Dans ces conditions, l’acte d’achat n’est, a priori, pas enthousiaste !

À noter

Ce constat est encore pire pour l’acte d’achat en commissariat aux comptes.

Ensuite, le client a du mal à percevoir la valeur ajoutée de son expert-comptable. Comment reconnaître un « bon bilan » ? Comment savoir si le travail a été bien fait ? Comment savoir si une déclaration n’a pas été oubliée ? En pratique, le client n’est pas en mesure d’évaluer la partie technique de la mission. Il ne peut l’évaluer qu’a posteriori, en cas de contrôle fiscal, par exemple.

Pour conclure, le marketing BtoB appliqué aux cabinets d’expertise comptable s’adresse à des professionnels à la fois plus avertis que des consommateurs individuels mais, en même temps, incapables de mesurer l’ampleur et la qualité technique du travail réalisé.

Le marketing appliqué au cabinet d’expertise comptable est donc un marketing plus subtil que le marketing BtoC classique. En effet, il doit :

• tenir compte des particularités de la profession ;

• respecter les règles de déontologie ;

• rassurer le client sur la rigueur apportée dans la mission comptable « légale » ;

• valoriser les missions d’accompagnement et de conseil.

Le cabinet doit intégrer ces paramètres quand il s’engage dans une démarche de marketing.

Le marketing appliqué au cabinet d’expertise comptable est un marketing plus subtil que le marketing BtoC classique.

Quelle est la différence entre marketing stratégique et marketing opérationnel ?

333. Le marketing stratégique correspond à la phase amont de la démarche. Comme son nom l’indique, cette première étape relève d’une démarche stratégique. En pratique, le marketing stratégique consiste à analyser, à réfléchir et à décider.

Au cours de cette phase, le cabinet doit :

❶ Définir les piliers fondamentaux de son marketing, c'est-à-dire, en pratique, son « marketing mix » ou encore ses « 4 P » (produit, prix, place, promotion). Pour cela, il doit se poser les questions suivantes :

• quels services proposer aux clients ?

• à quel prix ?

• comment diffuser ces services ?

• comment assurer la promotion de ces services ?

❷ Se fixer des objectifs à atteindre pour chaque public cible, comme par exemple :

• augmenter de 20 % le nombre de clients dans le secteur associatif ;

• recevoir 3 demandes de contacts par semaine via le nouveau site web

• générer 5 nouveaux rendez-vous commerciaux par mois…

❸ Définir un plan d’action reprenant la liste des actions à mener au cours des prochains mois, en ayant identifié le responsable de chaque action, les ressources (internes ou externes) à mobiliser et le budget nécessaire. Par exemple :

• créer une page professionnelle sur LinkedIn et inviter les clients du cabinet à s’abonner ;

• rédiger deux articles par semaine pour alimenter les pages du cabinet sur les réseaux sociaux ;

• organiser une présentation du cabinet devant une cible d’entrepreneurs en s’inscrivant à une organisation professionnelle locale…

Le marketing stratégique aboutit à ce qu’on appelle le « plan marketing », véritable feuille de route des actions marketing pour les mois à venir. Chaque action doit être identifiée en fonction de la cible à laquelle elle s’adresse (clients, prospects, apporteurs d’affaires, partenaires…).

En pratique, le marketing stratégique consiste à analyser, à réfléchir et à décider.

Une fois la phase stratégique réalisée, on passe au marketing opérationnel. Le marketing opérationnel correspond à la phase de mise en œuvre des actions décidées et listées dans le plan marketing. Il s’agit d’organiser concrètement les opérations.

Le marketing appliqué au cabinet d’expertise comptable est à la fois, un marketing stratégique (nécessitant une réflexion et une démarche rigoureuse) et un marketing opérationnel (avec la mise en œuvre d’actions terrain). Bien entendu, l’efficacité de la démarche marketing doit être mesurée régulièrement en fonction de l’atteinte des objectifs, afin d’ajuster les actions.

Le marketing opérationnel correspond à la phase de mise en œuvre des actions décidées et listées dans le plan marketing.

Comment mettre en œuvre une démarche marketing dans un cabinet ?

334. Pour être efficace, c'est-à-dire pour jouer véritablement son rôle, le marketing doit relever d’une démarche rigoureuse, organisée, planifiée et suivie. Il ne s’agit pas de faire « des coups », mais bien de mettre en place une véritable démarche au long cours qui porte ses fruits.

La démarche marketing globale peut être ainsi résumée :

• marketer son offre ;

• construire son plan marketing ;

• mettre en œuvre les actions.

Bien entendu, préalable absolu à la mise en place de toute démarche marketing et communication, le cabinet doit avoir mené une réflexion stratégique visant à formaliser son projet de cabinet (notamment connaître ses forces et faiblesses internes, ainsi que les opportunités et les menaces de son marché).

Nous revenons sur ces différentes étapes.

Il ne s’agit pas de faire « des coups », mais bien de mettre en place une véritable démarche au long cours qui porte ses fruits.

Comment « marketer son offre » ?

335. Le prérequis à toute action de promotion marketing et de développement commercial est de marketer l’offre du cabinet.

Le marketing de l’offre consiste à identifier les produits et services que l’on souhaite commercialiser, à définir leur positionnement tarifaire, ainsi que les cibles auxquelles ils sont destinés. Pour vendre, il faut savoir ce qu’on veut vendre !

Le marketing de l’offre doit donc commencer par un état des lieux de toutes les missions proposées au sein du cabinet (missions comptables, fiscales, sociales traditionnelles, récurrentes, exceptionnelles, etc.).

Pour ce faire, il convient respecter les étapes suivantes :

• détailler précisément le contenu de chaque mission proposée par le cabinet, en listant toutes ses caractéristiques, puis associer le tarif correspondant à chaque mission ;

• identifier les offres les plus rentables pour le cabinet, en mesurant le poids de chacune dans le chiffre d’affaires actuel du cabinet ;

• classer les différentes missions en fonction d’un indice de pertinence de 1 à 4 selon des critères préalablement définis, tels que le temps passé sur chaque mission, son niveau de complexité, les compétences internes disponibles… Les futures actions de promotion et de communication du cabinet viseront bien évidemment, à développer en priorité les missions identifiées comme les plus pertinentes pour le cabinet.

Pour vendre, il faut savoir ce qu’on veut vendre !

Pourquoi et comment construire un plan marketing ?

336. Le plan marketing est l’équivalent d’une carte routière (ou, pour être plus dans l’air du temps, d’un GPS). Sans elle (ou sans lui), vous finirez peut-être par arriver à destination, mais avec plus de détours, de perte de temps et d’énergie…

Véritable instrument d’organisation et de suivi de la démarche marketing du cabinet, le plan marketing est essentiel pour vous aider à vous poser les bonnes questions sur votre développement actuel et futur. Ce plan doit rassembler dans un même document :

• les publics cibles du cabinet ;

• les objectifs marketing ;

• les actions marketing permettant d’atteindre ces objectifs ;

• les compétences internes et/ou externes nécessaires ;

• le planning mensuel de chaque action ;

• le budget alloué.

Le plan marketing est l’équivalent d’une carte routière (ou, pour être plus dans l’air du temps, d’un GPS).

Pourquoi un plan marketing ?

337. L’élaboration d’un plan marketing est un exercice rigoureux visant à déployer des actions pour atteindre les objectifs de développement du cabinet. La création et le lancement d’un plan marketing doivent permettre de répondre à trois questions principales :

❶ Quel état des lieux du cabinet ?

• Ses forces et ses faiblesses.

• L’évolution de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité.

• L’évolution de son marché.

• Le positionnement du cabinet par rapport aux autres cabinets.

• Etc.

❷ Quels sont les objectifs de développement du cabinet ?

• Les cibles à atteindre et développer.

• La nécessité de développer de nouvelles missions.

• L’évolution de la tarification.

• Etc.

❸ Quelles actions mettre en place pour atteindre les objectifs de développement ?

• Les ressources à y consacrer.

• La définition d’un pilote par projet.

• Le budget alloué à ce projet.

• Le calendrier à respecter.

• Etc.

La finalité d’un plan marketing consiste également à donner une vision claire des axes de développement du cabinet à tous les collaborateurs, afin de s’assurer de leur adhésion et donc de leur contribution. Autrement dit, le plan marketing doit impérativement être communiqué et partagé avec les équipes.

Le plan marketing doit impérativement être communiqué et partagé avec les équipes.

Quels sont les éléments du plan marketing ?

338. Pour garantir son efficacité, le plan marketing doit intégrer quelques éléments incontournables.

• En premier lieu, le plan marketing doit déterminer les publics cibles du cabinet, le plus simple étant de partir des clients actuels.

Il s’agit de répondre, par exemple, aux questions suivantes : Quel est le secteur d’activité le plus rentable au sein du cabinet ? Quel secteur d’activité pourrait être développé ? Quelle est la typologie des clients du cabinet : âge du chef d’entreprise, taille de l’entreprise, surface financière ?

Ces informations permettent de mieux connaître la clientèle actuelle et de définir la clientèle additionnelle potentielle, afin de comprendre ses problématiques et d’être en mesure de proposer des missions qui répondent le mieux à ses attentes. Outre les prospects, d’autres publics cibles peuvent également être identifiés dans le cadre du plan marketing : apporteurs d’affaires, partenaires potentiels…

• Dans un deuxième temps, il convient de définir les objectifs marketing du cabinet. Pour rappel, un objectif marketing représente le point d’arrivée du cabinet et traduit ses aspirations en termes de développement.

• Dans un troisième temps, le plan marketing liste les actions possibles que le cabinet devra déployer, en fonction des compétences (internes ou externes) qu’il pourra mobiliser. Les actions marketing sont planifiées mois par mois et budgétées. En fonction des objectifs déterminés, les actions possibles peuvent inclure : le marketing direct (promotion auprès d’un ensemble de prospects cibles via un mailing), la communication digitale (refonte d’un site web avec du contenu visant à intéresser des prospects et un formulaire de prise de contact), des actions de communication (comme l’affichage publicitaire à proximité du cabinet), etc.

Pour un cabinet qui se serait fixé comme objectif l’acquisition de cinq nouveaux clients par mois dans le secteur des nouvelles technologies, les actions marketing pourraient être, par exemple :

• la refonte d’un site web vitrine avec du contenu spécifique adressé à ce public cible (articles sur une technologie liée à l’actualité) ;

• la reprise de ce contenu sur les pages professionnelles du cabinet sur les réseaux sociaux ;

• l’envoi de ce contenu à un groupe d’entrepreneurs dans le secteur des nouvelles technologies sur LinkedIn ;

• la participation du cabinet à une prise de parole dans un forum d’entrepreneurs de ce secteur d’activité…

Comment déterminer les actions marketing pertinentes ?

339. Le choix des actions marketing doit répondre à deux objectifs essentiels : atteindre les publics cibles et réaliser les objectifs de développement. Les actions marketing possibles, qui seront planifiées régulièrement dans le cadre du plan marketing, sont multiples :

• actions de marketing direct : événement avec des prospects, envoi d’un mailing sur une des missions du cabinet, etc. ;

• actions de relation client : événement avec des clients, promotion spécifique, parrainage, etc. ;

• actions de communication digitale : site web, réseaux sociaux, blog, référencement sur des annuaires, articles, vidéos, etc. ;

• actions de communication externe : plaquette commerciale, diffusion d’articles, d’études, d’analyses…, publicité dans la presse locale, stand dans un salon professionnel, etc.

Le lancement d’actions marketing adaptées aux spécificités du cabinet est indispensable pour atteindre les objectifs de développement. Pour atteindre des objectifs classiques pour une entreprise (fidélisation des clients, développement de la clientèle et du chiffre d’affaires…), les actions marketing les plus adaptées sont :

• la mise en ligne et la mise à jour régulière d’un site Internet orienté client : focus en page d’accueil sur une mission spécifique, blog avec des articles liés à l’actualité des clients… ;

• le relais de ces contenus, via les pages professionnelles du cabinet sur les réseaux sociaux, constitue un autre moyen d’intéresser les abonnés aux pages web du cabinet et de séduire d’autres prospects quand ces contenus sont republiés ;

• la formalisation d’une gestion de la relation client claire et partagée par toute l’équipe (premier contact commercial identifié au sein du cabinet, email de compte rendu de rendez-vous, email de relance suite à l’envoi d’un devis…) ;

• la promotion des missions du cabinet auprès de ses publics cibles via des actions de marketing direct : envoi d’un mailing personnalisé répondant à un besoin client identifié (comme la proposition d’un bilan retraite à tous les clients de plus de 50 ans), présentation des missions du cabinet sur un salon professionnel ou lors d’un forum d’entrepreneurs… ;

• le développement de partenariats avec des apporteurs d’affaires (banquiers, avocats, organismes de promotion économique locaux, etc.).

Le lancement d’actions marketing adaptées aux spécificités du cabinet est indispensable pour atteindre les objectifs de développement.

Comment ne rien oublier dans sa démarche marketing ?

Nous proposons ici les 10 règles d’or pour un marketing qui contribuera à développer le chiffre d’affaires de votre cabinet et à assurer sa pérennité.

Règle n° 1 : Identifier son marché

340. L’analyse de son marché permet d’évaluer, d’étudier et de comprendre les besoins et les attentes des clients et prospects, en tenant compte de la concurrence. Il s’agit ainsi de répondre par exemple aux questions suivantes :

• Qui sont mes clients actuels ? Qui sont mes clients cibles ? (Quels secteurs d’activité ? Quelle taille ? Quelle localisation géographique ? Quelles particularités ? Etc.).

• Quels sont leurs besoins ? (Quel chiffre d’affaires représente les missions traditionnelles ? Quel chiffre d’affaires représente les nouvelles missions ? Quels nouveaux besoins identifiés ? Etc.).

• Comment s’organise le marché sur lequel évolue mon cabinet ? Au niveau de la demande ? Au niveau de l’offre ?

• Qui sont mes principaux concurrents ? Quels sont les points différenciateurs de mon cabinet sur lesquels je peux m’appuyer (spécialisation sur un secteur de clientèle, compétence particulière, etc.) ?

Règle n° 2 : Comprendre les besoins de ses clients pour mieux y répondre

341. Pour développer une offre qui trouve sa cible, il est fondamental de bien comprendre les attentes et les besoins de ses clients. Est-ce que la fidélité des clients est liée au niveau de qualité élevé ? Au type de missions proposées ? Ou tout simplement parce que le cabinet est géographiquement le plus proche de leur activité ? Pour obtenir les réponses à ces questions, le plus simple est tout simplement … d’interroger les clients.

Pour développer une offre qui trouve sa cible, il est fondamental de bien comprendre les attentes et les besoins de ses clients.

Règle n° 3 : Construire un plan marketing pour disposer d’une feuille de route

342. Véritable instrument d’organisation, le plan marketing est essentiel pour tout cabinet qui souhaite définir ses bonnes orientations en matière de développement. Pour faire court, le plan marketing est, en quelque sorte, la planification des actions marketing à mener à court, moyen et long termes…

Notons que si le cabinet souhaite que l’équipe se mobilise, le plan marketing doit être communiqué à tous les collaborateurs, en leur fournissant les clés de lecture : Combien de nouveaux clients par mois ? Combien de clients à qui proposer de nouvelles missions ? Etc.

Le plan marketing est essentiel pour tout cabinet qui souhaite définir ses bonnes orientations en matière de développement.

Règle n° 4 : Identifier les missions du cabinet pour les proposer aux prospects

343. C’est en étudiant les attentes et les missions déjà réalisées pour ses clients que le cabinet pourra les dupliquer pour les proposer à de nouveaux clients.

Il s’agit ici d’identifier, dans son portefeuille clients, les prospects qui pourront être intéressés par la même offre et les mêmes missions. Le cabinet agile doit savoir dupliquer son offre aux attentes de clients potentiels similaires à ses clients actuels.

Règle n° 5 : Adapter le prix à la valeur perçue par le client…

344. Cette notion de valeur est à la fois très simple à comprendre et particulièrement complexe à mettre en œuvre sur le terrain. Un client, quand il s’adresse à une entreprise, recherche un produit ou un service qui correspond à ses attentes. Pour simplifier, on peut considérer que la valeur correspond au prix que le client est prêt à payer pour obtenir la solution qui lui est proposée. Cela implique que la valeur n’est pas une notion objective et unique, mais qu’elle est intimement liée à chaque client.

Si nous prenons l’exemple de la mission traditionnelle de tenue de comptabilité, elle a peu de valeur ajoutée aux yeux du client. Il va donc être très sensible au prix sur ce type de mission et n’hésitera pas à aller voir ailleurs s’il peut obtenir la même prestation pour moins cher. En revanche, si le cabinet lui a permis d’économiser de l’argent grâce à une opération ou un montage particulier ou si le cabinet a été en mesure de l’accompagner dans le développement de son activité, le client sera enchanté, fidélisé et le prix n’aura plus guère d’importance.

La valeur correspond au prix que le client est prêt à payer pour obtenir la solution qui lui est proposée. Elle est intimement liée à chaque client.

Règle n° 6 : … Mais également au marché !

345. Comme nous venons de le voir, les clients sont perpétuellement dans un processus d’arbitrage entre ce qu’ils donnent (argent / temps) et ce qu’ils obtiennent (retour sur investissement / expérience du service). Mais les clients sont attentifs aux tarifs pratiqués par les autres acteurs offrant les mêmes prestations sur le marché. Aujourd’hui, l’offre est supérieure à la demande. Les clients ont donc le choix. Ils comparent les prestations, les prix, les conditions… pratiqués sur le marché.

Dès lors, dans le cadre d’une mission comptable classique, si le prix est supérieur à la moyenne pratiquée sur le marché, le cabinet devra justifier cet écart de prix par une différence notable dans sa prestation (comme par exemple, en proposant de l’accompagnement additionnel associé à la prestation « de base »). Au final, seule la perception de cette valeur additionnelle par le client justifiera le prix de la mission, même si son tarif est supérieur à celui pratiqué par le marché.

Dans le cadre d’une mission comptable classique, si le prix est supérieur à la moyenne pratiquée sur le marché, le cabinet devra justifier cet écart de prix par une différence notable dans sa prestation.

Règle n° 7 : Trouver de bons relais pour communiquer et promouvoir ses missions

346. S’associer avec d’autres professionnels qui, tout en maintenant leur autonomie, acceptent de partager vos efforts afin d’atteindre un objectif commun est un gage de succès du cabinet de demain.

En effet, identifier des relais prescripteurs des missions du cabinet lui permettra de toucher un plus large spectre de nouveaux clients, qui ne seraient pas forcément venus naturellement au sein du cabinet sans l’intervention de ce partenaire.

Par exemple, une société de création de sites internet de e-commerce pourra vanter les missions de l’expert-comptable, tandis que l’expert-comptable pourra proposer des prestations de sites internet clés en main à ses clients.

Règle n° 8 : Savoir parler de son cabinet, de ses missions et de ses atouts en quelques phrases

347. Le cabinet qui dispose d’une présentation commerciale partagée et maîtrisée par son équipe a une longueur d’avance sur ses concurrents.

En effet, pouvoir présenter son offre de façon structurée au cours d’un rendez-vous bilan, disposer d’une plaquette du cabinet et/ou de fiches mission claires et savoir exprimer explicitement la valeur que le cabinet peut apporter au client représentent autant d’atouts face aux clients ou aux prospects.

Dit autrement, un cabinet dont les équipes sont capables de présenter leur cabinet de façon claire et synthétique, sera plus à même de séduire de nouveaux clients.

Le cabinet qui dispose d’une présentation commerciale partagée et maîtrisée par son équipe a une longueur d’avance sur ses concurrents.

Règle n° 9 : Développer le marketing relationnel

348. Le marketing relationnel regroupe l’ensemble des actions marketing qui visent à établir une relation suivie, renforcée et enrichie avec les prospects, mais aussi les clients, afin de répondre à deux objectifs : les attirer dans un cas et les fidéliser dans l’autre.

Le marketing relationnel s’est fortement développé avec le digital, qui donne les moyens de ce dialogue régulier entre le cabinet et ses clients. Ce dialogue peut ainsi se faire par l’intermédiaire d’un blog sur le site internet du cabinet, par les réseaux sociaux, par des vidéos, ou encore par des mails. Tout le monde peut intervenir ou visionner ce qui est produit.

Règle n° 10 : Maîtriser sa présence sur le web : un passage incontournable pour assurer sa crédibilité

349. Une présence sur Internet est incontournable pour tout cabinet souhaitant déployer un marketing efficace. Cela passe naturellement en premier lieu par le fait de disposer … d’un site internet. Mais cela ne suffit pas. Ce site devra être clair, ergonomique et organisé autour de besoins clients.

La visibilité du cabinet doit être soignée : elle doit correspondre à l’image du cabinet et ses valeurs. En termes de contenus, le site pourra être lié à des pages professionnelles actives sur les réseaux sociaux, diffuser de l’actualité professionnelle ciblée, etc.

Une présence sur Internet est incontournable pour tout cabinet souhaitant déployer un marketing efficace.

Pourquoi et comment communiquer sur le cabinet ?

350. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous semble important de rappeler brièvement quelques fondamentaux.

La communication externe regroupe l’ensemble des moyens mis en œuvre pour développer la notoriété et l’image de marque du cabinet sur son marché. Elle a pour objectif de créer et de renforcer le lien du cabinet avec son environnement : les collaborateurs, les clients, les prescripteurs, les partenaires, etc. Ces liens, par leur quantité et leurs qualités, accompagnent le marketing.

La communication est, en effet, au service du marketing. Elle vient renforcer les messages destinés à influencer les comportements de consommation des clients.

Quelle différence entre le marketing et la communication ?

351. Beaucoup de professionnels confondent marketing et communication. Il s’agit pourtant de deux disciplines distinctes, bien qu’intrinsèquement liées.

• Le marketing définit les marchés à cibler et les actions de promotion à mener pour influencer les comportements d’achat des consommateurs sur ces marchés. Autrement dit, il met en valeur l’offre et ses avantages aux yeux du client pour « l’aider » à choisir.

• La communication regroupe, quant à elle, l’ensemble des moyens mis en œuvre par une entreprise, pour faire connaître l’existence de ses produits ou services, développer sa notoriété et modifier le comportement des consommateurs en sa faveur.

Pour résumer, la communication est donc au service du marketing. Les deux disciplines sont indissociables.

La communication est au service du marketing.

Pourquoi faut-il se lancer aujourd'hui dans la communication ?

352. Les cabinets doivent faire face à une situation nouvelle et délicate. En effet, il leur est impossible de se différencier sur leur cœur de métier, c'est-à-dire la mission comptable traditionnelle.

Pour autant, cela n’a rien de nouveau. Cependant, pendant de très nombreuses années, le marché de la comptabilité était un marché dominé par la demande. Autrement dit, les cabinets répondaient aux sollicitations de leurs clients. Ils n’avaient pas besoin de faire la moindre promotion tant la demande était forte.

Depuis quelques années maintenant, la donne a changé. La concurrence est plus vive, les prix baissent, la rentabilité des cabinets s’effrite et les clients attendent autre chose de leur expert-comptable. Dès lors, le marché bascule dans un nouvel équilibre, car c’est de plus en plus l’offre qui crée de la demande.

Dans ces conditions, la promotion du cabinet et de ses missions devient indispensable pour développer le cabinet ou même compenser l’attrition du chiffre d’affaires. Finalement, aussi dur que cela puisse paraître, un cabinet d’expertise comptable est devenu une entreprise (presque, dans la mesure où les cabinets bénéficient encore d’une prérogative d’exercice, le fameux monopole) comme une autre, une entreprise qui évolue sur un marché concurrentiel et qui doit se différencier.

Le cabinet n’a plus le choix, il doit adresser une véritable promesse de valeur au marché. Or, pour ce faire, il n’y a pas maintes solutions, il faut mettre en place une politique marketing et de communication. En effet, la meilleure offre du monde ne sert à rien si personne ne sait qu’elle existe…

Le marketing et la communication, qui étaient des pratiques employées uniquement par une poignée de cabinets pionniers, sont aujourd'hui incontournables pour tout cabinet qui cherche à se développer et à sécuriser son chiffre d’affaires.

En réalité, tous les cabinets font déjà du marketing et de la communication, parfois même sans s’en rendre compte. En analysant leur fichier clients pour identifier ceux qui seraient concernés par telle ou telle nouvelle disposition légale, en veillant à la satisfaction de leurs clients dans la gestion de leur dossier au quotidien, ou encore, en disposant d’un site web ou d’une page sur un réseau social professionnel, les cabinets communiquent et font du marketing.

Mais, pour être efficace, le marketing et la communication doivent impérativement relever d’une démarche structurée. Il ne s’agit pas de faire des « coups » de temps en temps, en fonction de l’inspiration du moment, mais bien de mettre en place une véritable démarche au long cours pour que cette pratique porte véritablement ses fruits. Ce chapitre a pour objectif de vous aider dans cette démarche.

La meilleure offre du monde ne sert à rien si personne ne sait qu’elle existe…

Les cabinets ont-ils le droit de communiquer ?

353. Inutile de faire durer le suspense, la réponse est évidemment oui ! Pendant de nombreuses années, le marketing direct (que l’on appelle dans la profession le démarchage) et la publicité étaient strictement interdits dans la profession. La communication était, quant à elle, très réglementée et sous haute surveillance. Aujourd'hui, les règles de communication dans la profession sont très largement assouplies. La publicité est autorisée et le démarchage réglementé.

Ces règles sont fixées par l’article 152 du code de déontologie qui stipule : « Les moyens auxquels il est recouru pour procéder à ces actions de promotion ou de démarchage sont mis en œuvre avec discrétion, de façon à ne pas porter atteinte à l'indépendance, à la dignité et à l'honneur de la profession, pas plus qu'aux règles du secret professionnel et à la loyauté envers les clients et les autres membres de la profession ».

En pratique, les professionnels ont une grande liberté pour communiquer. Ils peuvent éditer des plaquettes, avoir un site internet, être présents sur les réseaux sociaux, publier des articles techniques dans des revues, diffuser des newsletters, animer des conférences, participer à des associations ou groupements professionnels, faire de la publicité, sponsoriser des enquêtes ou sondages, participer à des émissions de télé ou de radio… et bien d’autres choses encore !

Bien entendu, l’information diffusée doit respecter les principes généraux de déontologie, c'est-à-dire qu’elle :

• doit être mise en œuvre avec discrétion, de façon à ne pas porter atteinte à l’indépendance, la dignité, l’honneur, l’image de la profession ;

• doit être décente et empreinte de retenue ;

• ne doit comporter aucune inexactitude ;

• ne doit pas être susceptible d’induire le public en erreur ;

• doit être exempte de tout élément comparatif.

Dès lors, la plupart des modes de communication sont désormais autorisés. Si les experts-comptables hésitent encore, ce n’est pas du côté de la réglementation qu’il faut donc en chercher les causes. La vraie seule limite est celle… de l’imagination !

En pratique, les professionnels ont une grande liberté pour communiquer.

Quels sont les objectifs de la communication pour un cabinet ?

Les objectifs de la communication sont multiples et ne se limitent pas à faire connaître son offre, comme nous l’avons vu. Selon l’objectif poursuivi, les actions à mener ne sont naturellement pas les mêmes.

Communiquer pour développer sa notoriété et son image

354. Si le cabinet doit naturellement communiquer autour des services qu'il propose à ses clients, il peut également être amené à communiquer pour développer sa notoriété et son image. La communication a alors pour objectif d'associer le cabinet à ses particularités, c'est-à-dire ses éléments différenciants : histoire, spécialités, actions emblématiques, valeurs fortes, participation à des événements, engagements citoyens…

Pour être efficace, la communication externe à des fins de développement de la notoriété doit reposer sur des actions régulières.

Pour développer la notoriété du cabinet, il est, par exemple, possible de sponsoriser un club sportif local ou encore des événements auprès d’un réseau professionnel. L’idée est ici de bénéficier de la notoriété et de l’image d’un acteur reconnu.

Pour être efficace, la communication externe à des fins de développement de la notoriété doit reposer sur des actions régulières. Elle peut, par exemple, s’associer à une marque forte localement véhiculant des valeurs qui lui sont proches.

Communiquer pour créer du lien avec ses publics cibles

355. En amont de la communication proprement dite, les publics cibles (prospects et/ou clients actuels) doivent avoir été clairement identifiés. Ensuite, une fois la présentation du cabinet et sa promesse de valeur rédigées, il faut les diffuser sur les différents supports de communication du cabinet (site internet, plaquette, salons, rendez-vous commerciaux…), en utilisant des arguments répondant aux attentes des publics cibles visés.

Cela permet de créer et de développer un lien, une intimité avec ces publics, qui se sentent concernés par cette communication et qui sont ainsi plus réceptifs et donc enclins à devenir des clients du cabinet.

En amont de la communication proprement dite, les publics cibles (prospects et/ou clients actuels) doivent avoir été clairement identifiés.

Par exemple, si un des publics cibles est la clientèle des artisans, le cabinet a intérêt à mettre l’accent dans sa communication sur sa situation (petit cabinet artisanal local, comme ses clients), son histoire et sa proximité (accompagnement de cette profession depuis plus de 20 ans) et à utiliser des termes familiers à ce public cible. Dans l’idéal, il peut demander à quelques artisans, parmi ses clients de témoigner de la proximité du cabinet avec leurs problématiques, de l’écoute, de l’expertise …

Communiquer pour être identifiable par l’environnement

356. Enfin, une bonne communication permet de se créer une identité propre et donc de « se faire remarquer ».

Le premier élément permettant de créer une identité forte et repérable est incontestablement le nom du cabinet. Difficile, à l’heure actuelle, de garder un nom ancestral composé de mots très liés à la technique comptable : cabinet, fiduciaire, comptabilité, révision… Mais il y a pire : un nom composé des initiales de ces mêmes mots. La première chose à faire consiste donc à adopter un nom plus moderne, qui attire l’attention et soit en lien avec le projet stratégique du cabinet.

Le deuxième élément fondamental en matière de communication destinée à se faire repérer par l’environnement est la cohérence notamment graphique entre tous les supports de communication (site web, carte de visite, mails, courriers, plaquette, présentations…). Concrètement, il s’agit de véhiculer une image harmonieuse rassurante et professionnelle auprès des publics cibles du cabinet.

Ainsi, à force d’actions de communication mettant en avant les mêmes éléments (messages, graphiques et visuels), le cabinet sera naturellement identifié par des clients potentiels.

Aujourd’hui, il est indispensable de communiquer, de faire savoir ce que l’on fait, d’informer. C’est un moyen de différenciation dans un monde évoluant de plus en plus vite. Communiquer est devenu tout aussi indispensable pour le cabinet, que pour n’importe quelle autre entreprise, afin d’occuper son marché et d’attirer de nouveaux clients, tout en rassurant ses clients existants.

Communiquer est devenu tout aussi indispensable pour le cabinet, que pour n’importe quelle autre entreprise.

Comment communiquer concrètement quand on est un cabinet ?

357. Concrètement, dans le cadre d’un cabinet d’expertise comptable, la communication va se traduire par :

• des messages personnalisés à une cible client (par exemple : « Connaissez-vous notre bilan retraite personnalisé ? » afin de promouvoir cette mission auprès des chefs d’entreprises de plus de 55 ans) ;

• la mise en avant d’une mission spécifique liée à l’actualité sur son site internet (par exemple : une nouvelle obligation légale transformée en opportunité de mission de conseil par le cabinet) ;

• la parution d’une publicité dans un journal local (papier et/ou internet) pour relayer l’expertise du cabinet sur une mission de conseil spécifique liée à l’actualité (par exemple : une nouvelle contrainte, comme le prélèvement à la source, imposée par l’État aux entreprises que le cabinet va proposer de gérer à des tarifs intéressants en y associant d’autres prestations de conseil) ;

• la présentation de l’expertise du cabinet sur un métier devant une assemblée professionnelle (par exemple : parler des missions d’expertise comptable réalisées par le cabinet sur les métiers de bouche devant plusieurs regroupements professionnels des métiers de bouche).

La communication est véritablement au service des objectifs marketing et vient renforcer les messages visant à influencer les comportements de consommation des clients. Elle intervient concrètement pour renforcer les messages marketing.

Et la communication digitale ?

358. La communication digitale du cabinet correspond aux actions de communication menées en utilisant les technologies du web. Les bénéfices d’une communication digitale sont nombreux : développer sa notoriété à moindre coût, bénéficier d’une immédiateté dans la mise en place des actions, bénéficier d’un accès à un marché assez illimité…

Le constat est aujourd’hui largement partagé : la communication digitale est devenue incontournable pour toutes les entreprises ; les cabinets n’y échappent pas.

La communication digitale est devenue incontournable pour toutes les entreprises ; les cabinets n’y échappent pas.

Pourquoi faut-il vraiment être présent sur le net ?

359. La communication digitale a plusieurs objectifs :

• être en contact avec l’environnement du cabinet. Les clients, collaborateurs et partenaires cherchent en permanence des informations sur Google, interagissent via les réseaux sociaux, partagent des photos via Facebook ou Instagram, échangent via WhatsApp, etc. Le cabinet ne peut se permettre d’être absent de cet univers ;

Pour un jeune de moins de 30 ans, un cabinet qui n’est pas sur Internet… n’existe tout simplement pas !

• créer ou maintenir la relation avec les clients, les prospects ou encore les futurs collaborateurs. Grâce au digital, le cabinet entretient des relations régulières avec ses clients qui ont accès en permanence aux informations et contenus spécifiques publiés par le cabinet. Les prospects ont également accès aux informations publiées sur le site concernant l’offre, le positionnement, les valeurs… Aujourd’hui, la majorité des chefs d’entreprise vont en effet chercher sur le net des informations concernant un prestataire avant d’envisager (ou pas) de le rencontrer. La présence digitale est également un atout en matière de recrutement. Les futurs collaborateurs ne manquent pas de chercher des renseignements sur le cabinet avant un entretien. Pour un jeune de moins de 30 ans, un cabinet qui n’est pas sur Internet… n’existe tout simplement pas !

Attention ! Dans l’environnement professionnel (et a fortiori dans celui des experts-comptables où la confiance est primordiale), la qualité et l’exactitude des contenus sont particulièrement importantes. Un blog est inutile s’il ne sert qu’à indiquer la date de la prochaine échéance fiscale. Oui au partage avec les clients, mais à condition de proposer des contenus qui les intéressent et d’avoir un discours sincère !

• différencier le cabinet de ses concurrents et, in fine, conquérir et fidéliser des clients. Au-delà du bénéfice en termes d’image et d’interactions possibles, le digital offre au cabinet de nombreuses opportunités lui permettant de se démarquer de la concurrence en mettant en avant son offre, son positionnement, ses expertises spécifiques… Cela dit, la communication digitale n’est qu’un outil qui permet d’affirmer ses différences et de les faire connaître. Autrement dit, avant de communiquer en ligne, il faut impérativement travailler sur cette différenciation par rapport aux concurrents. C’est l’objectif de la réflexion stratégique, qui doit donc naturellement précéder la mise en place de toute politique de communication.

Quels sont les outils pour la communication digitale ?

360. Le premier outil de communication digitale incontournable du cabinet est évidemment le site Internet. Afin d’être efficace, il doit être « orienté client ». Autrement dit, il doit s’adresser directement au client et lui expliquer simplement comment le cabinet peut répondre à ses besoins, avant même de parler de lui.

Le site doit également présenter l’offre du cabinet de façon claire, sous la forme d’un catalogue, avec des options à la carte, ou encore sous la forme de packages. Il doit être régulièrement actualisé pour traduire le dynamisme du cabinet.

Pour qu’il soit utile, un site internet doit être trouvé quand un prospect effectue une recherche sur les moteurs les plus connus. Il faut donc mettre l’accent sur le référencement naturel. Concrètement, cela consiste à travailler les mots-clés sur lesquels le cabinet souhaite se positionner. Ce travail en amont est fondamental, car il permet d’optimiser la place du site sur les moteurs de recherche. Par exemple, les mots-clés « associations » ou « artisans » devront être présents fréquemment sur le site si le cabinet souhaite apparaître bien positionné dans les recherches comportant ces mots.

Un site Internet efficace doit être lié à des pages professionnelles sur les trois principaux réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn et Twitter). Ces pages permettront de gérer l’e-réputation du cabinet. Les réseaux sociaux contribuent à donner une humanité au cabinet, via des prises de parole et des contributions sur des sujets d’actualité.

À chaque fois qu’une personne interagit avec le cabinet (partage ou répond à un message), la visibilité du cabinet augmente. L’aspect viral de ces technologies stimule le bouche-à-oreille positif autour du cabinet. La mise en ligne d’un blog comprenant des articles ou des publications régulières est chronophage, mais il a comme principal avantage, d’augmenter la fréquentation d’un site internet de manière significative.

En pratique

Le blog vient compléter et enrichir le site internet en générant du trafic via la publication d’articles… relayés sur les pages des réseaux sociaux. Site web, pages de réseaux sociaux et blog sont des outils de communication digitale qui interagissent entre eux pour augmenter la visibilité.

Enfin, les prises de parole et d’opinion sur les forums et les plateformes professionnelles, contribuent aussi à développer la présence digitale du cabinet. Elles permettent au cabinet de faire connaître la spécificité de ses missions, de nouer des contacts et d’attirer des prospects concernés par les prises de position du cabinet.

Concrètement, imaginons qu’une nouvelle mission soit développée et commercialisée au sein du cabinet. Il faut décrire (de façon concise) cette mission, ses principaux bénéfices, sa cible…, puis mettre cet article en ligne sur les pages « actualités » du cabinet ou sur le blog. Il est également conseillé de poster un message sur les réseaux sociaux du cabinet pour annoncer cette nouvelle mission, avec un lien permettant d’aller découvrir la mission sur le site internet du cabinet.

Un site Internet efficace doit être lié à des pages professionnelles sur les trois principaux réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn et Twitter).

Cette communication sera relayée par certains abonnés aux pages du cabinet, voire même par certains abonnés aux pages du cabinet. Ce partage permet de « créer le buzz » pour le cabinet et de développer sa visibilité, dans le double objectif de rassurer les clients existants (qui développent alors un attachement à un cabinet dynamique et innovant) et de séduire de potentiels prospects (attirés par cette nouvelle mission).

Pour conclure

361. Compte tenu des évolutions de leur environnement (en grande partie liées à la transition numérique), les cabinets n’ont pas le choix. Ils vont devoir se lancer dans le marketing et la communication, mais pas de façon anarchique et dilettante. Pour être efficaces, ils devront suivre une démarche structurée, en respectant notamment les étapes suivantes :

• clarifier leur offre de missions.

• identifier les publics cibles et les principaux bénéfices que l’offre va leur apporter.

• construire le plan marketing, c’est-à-dire déterminer et planifier des actions marketing.

• investir du temps dans le déploiement d’une présence digitale forte et cohérente du cabinet.

Autrement dit, dans un tel environnement, il va falloir faire … du commercial. Voilà, le gros mot est lâché ! Avant toute chose, il est important de préciser qu’il n’est pas question de faire des experts-comptables et des collaborateurs des commerciaux « purs et durs ». Mais les cabinets ne pourront pas faire l’économie d’une démarche commerciale structurée. Pour maintenir leur rentabilité (voire pour assurer leur survie) dans un contexte d’automatisation et de baisse des honoraires de la mission traditionnelle, les cabinets vont en effet inéluctablement devoir développer de nouvelles missions. Or, ces missions vont devoir être vendues…

Si les pratiques commerciales se développent dans certains cabinets, cette approche a encore majoritairement mauvaise presse au sein de la profession. Nombre de confrères y voient en effet une entorse (voire pire) à la déontologie de la profession et la plupart d’entre eux sont mal à l’aise avec une démarche qu’ils n’ont que très peu croisée dans le cadre de leurs études. La bonne nouvelle, c’est que cela s’apprend. L’autre bonne nouvelle, c’est que professionnaliser sa démarche commerciale n’est pas forcément synonyme de renoncement à ses valeurs…